2018 - Une année faste

lundi 31 décembre 2018
par  Paul Jeanzé
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Janvier - mars 2018

Lettres anonymes
Je crois pouvoir prédire qu’il sera difficile à l’archéologue du futur, de retrouver les correspondances de notre siècle, véhiculées qu’elles sont par la chose informatique, cette matière si volatile. J’avoue que cela ne m’émeut guère, tant je reste persuadé que les écrits épistolaires qui ont traversé le temps dévoilent une part de l’intimité de leurs auteurs qu’il aurait convenu de ne jamais divulguer.

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Espérances déçues
Il ne suffit pas de parler la même langue pour se comprendre ; il faut également parler le même langage.

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Anti-anticyclone
J’ai lu à de nombreuses reprises que nous vivions une époque grise et déprimante. J’avoue ne pas être certain de la chose. En revanche, j’ai l’impression de croiser de nombreuses personnes déprimées, grises également. Un problème de lumière sans doute…

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Un et un font dieu ?
Un court entre-deux vaut mieux qu’un long entre-dieux

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Sans entrer à l’école
Pour faire l’école buissonnière
N’oubliez pas la clef des champs

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Message à un éditeur
Le lecteur, à supposer qu’il existe en ce qui concerne mes écrits, n’est ni un ami ni un ennemi, c’est simplement une personne qui lit pour elle-même un ouvrage, un écrit. De mon côté, j’écris ; de son côté, il lit. De plus, ce que le lecteur pense de mes écrits ne m’intéresse pas vraiment. Ou plutôt, je m’intéresse aux réflexions qu’auront suscité sa lecture, je veux dire, ce qui le concerne lui, et lui seulement. En revanche, et c’est malheureusement souvent le seul son de cloche qui me revient, le lecteur se transforme invariablement en critique littéraire. C’est d’ailleurs absolument fascinant de lire ou d’entendre des personnes qui ne sont pas capables d’aligner deux phrases dans un français parfaitement maîtrisé vous asséner de façon péremptoire que votre texte de deux cents pages est fort mal écrit. Certes, votre démarche ne s’inscrit pas dans un tel contexte, mais j’avoue la trouver encore plus insupportable. En effet, en vous lisant, il semble que vous ayez le souci de vouloir améliorer mon texte. Vous souhaitez, je vous cite, rendre le roman plus efficace. Mais quelle horreur ! Depuis quand la littérature doit-elle faire preuve d’efficacité ?

J’aime les choses simples : mon concessionnaire me vend une voiture, La Poste envoie mon courrier, mon responsable hiérarchique me donne du travail, le premier ministre gouverne, etc.
Malheureusement, si je devais les écouter, mon concessionnaire voudrait me faire crédit, La Poste me proposer un téléphone portable avec son abonnement, mon responsable hiérarchique voudrait que je décide à sa place ; quant au premier ministre, la dernière fois que j’ai entendu parler de lui, il voulait me faire la morale.

En ce qui concerne ma relation aux éditeurs, je recherche également cette simplicité : j’écris, et si un jour je rencontre un éditeur qui souhaite éditer mes textes en l’état, qu’il en soit ainsi. Si je ne rencontre pas un tel contexte, et bien tant pis, j’ai appris après des dizaines de refus, à me satisfaire d’écrire en toute liberté. Il est fondamental pour moi de rester le seul juge de mes textes. En ce qui concerne « Un Juif… », il n’y a donc rien que je souhaite modifier, à l’exception des fautes d’orthographe, de grammaire et de syntaxe.

Bien à vous,

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À bien y réfléchir
À la vérité du moment, je préfère les mythes qui nous proviennent de la nuit des temps.

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L’écrit du cœur
L’écriture est pour moi un espace de liberté, et je m’aperçois aujourd’hui que cette liberté est plus importante que le fait d’être publié. Depuis que j’écris, souvent je me suis posé la question suivante : « comment réagirais-je si un jour un éditeur me demande de modifier le corps (et le cœur) de mon texte ? » Je crois avoir en partie la réponse aujourd’hui. Peut-être pensera-t-on que je suis fou de passer à côté des rares occasions qui m’auront été données. Peut-être le suis-je, aux yeux de certains. Pas aux miens en tout cas, et c’est bien là le plus important. N’allez pas croire que c’est par orgueil ! n’allez surtout pas croire cela. Je ne juge pas mes écrits parfaits, loin de là ! mais je les juge avec bienveillance, avec leurs défauts. J’aime me plonger de nouveau dans mes textes, les lire et les relire. Et je les aime comme ils sont. Ils ne sont pas sacrés, ni intouchables. Mais ce sont mes textes, et c’est moi qui décide du moment où ils sont achevés. Je n’écris pas pour être lu, je n’écris pas pour être publié, je n’écris pas pour être jugé. J’écris pour écrire, et être édité ne saurait être qu’une conséquence, un jour peut-être. Je ne ressens pas le besoin impérieux d’écrire, car ma vie quotidienne ne me permet pas d’avoir une passion exclusive. En revanche, j’aime écrire. Oui, j’aime écrire.

Peut-être devrais-je me contenter d’être mon seul lecteur. N’est-ce pas là le plus important finalement ? Je préfère mes textes à ceux des autres. Si un jour je lis un contemporain dont les écrits m’apporteront plus que les miens, hé bien… j’arrêterai certainement d’écrire en me disant : j’ai échoué.

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Exposition
Je ne rechigne pas à pénétrer dans l’arène. Je demande seulement à ce qu’on y trouve pas que des lions.

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Mai 2018

Pli urgent !
Je n’écris pas dans l’urgence. En revanche, il m’arrive d’avoir un besoin urgent d’écrire, dans le sens : « c’est le bon moment, saisissons-le et écrivons ! »
Écrire dans l’urgence, pour moi, c’est écrire sous contrainte. Or, l’écriture est avant tout pour moi synonyme de liberté. Allez, je vais même aller jusqu’à oser écrire : « Je refuse d’écrire dans l’urgence ! »

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Novembre 2018

Sacré texte !
Ce n’est pas parce que c’est écrit dans la Bible que c’est parole d’Évangile.


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