Solitude désespérée
dimanche 23 avril 2023
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Les heures passentSans que je puisse les vêtir,Elles coulent, nues et froides…Et pourtant je dois les retenirLes vivre,Les fixer…Seul à en jouir,Seul à en désespérerPersonne qui aimeAux mêmes instantsCe que j’adoreNul miroirPour refléter mon âmeNul lacPour mirer mon cœur…Rien,Ce mot, ce néantPourquoi n’est-il pas mortDans l’œuf qui l’a enfanté,Ce mot qui bourdonneDans les oreilles de mon esprit…Dieu, père de tous tes enfantsNe vois-tu pas que je rouleDans une boue visqueuseInjectée du sang de tes fils ?Nulle partJe rencontre ton ombre,Aucun prèsNe révèle les traces de tes pasLes hommes t-ont-ils détruits ?
Saint-Aignan, le 09 janvier 1963