Protéger l’étude

Par Gérard Touaty
samedi 19 décembre 2020
par  Paul Jeanzé

La paracha Miketz débute avec le récit de deux rêves que fit le Pharaon. Deux rêves dont la singularité perturbe le monarque, d’autant plus que personne n’est en mesure d’en donner une signification. Seul Yosseph lui en révélera le sens : des années d’abondance et de famine se profilent dans l’avenir et seule une politique de planification de l’économie permettra à l’Égypte d’affronter les années de famine. Pour cela Yosseph amasse le surplus considérable des récoltes et, pour les conserver, y met de la terre d’où elles ont poussé. Il nous faudra comprendre la portée spirituelle de cette démarche.

Étudier sans cesse

Si le commun des hommes peut se suffire d’une nourriture exclusivement matérielle, le Juif ne peut vivre (en tant que tel) sans la Thora qui constitue l’essence réelle de sa vie. Celle-ci doit en effet imprégner tout son être et faire de lui (à travers ses actes et sa pensée) le reflet de la perfection divine. Mais pour y parvenir il doit amasser des récoltes, c’est-à-dire amasser beaucoup de (paroles de) de Thora. Étudier sans cesse afin d’affronter avec succès les années de famine.

À quelle notion nous renvoie les "années de famine" ? Ce sont les temps difficiles ou les épreuves de la vie devant lesquels on se sent faible lorsque notre étude de la Thora se révèle avoir été insuffisante pour construire notre foi et notre courage.

Cependant accumuler beaucoup de Thora peut s’avérer insuffisant : la récolte (l’étude de la Thora) peut se gâter. Il faut donc être vigilant pour empêcher le pourrissement. Ainsi une étude de la Thora authentique du judaïsme peut, à plus ou moins long terme, être préjudiciable.

Comment Yosseph préserva-t-il la récolte du pourrissement ? Avec de la terre. La terre symbolise l’humilité, l’effacement, puisque tout le monde la foule. Avec ce sentiment on protège la Thora d’une quelconque dérive pouvant faire d’elle, selon l’expression de nos Maîtres, un poison.

Une sagesse infinie

Mais notre Paracha va plus loin. Rachi nous explique en effet que la terre que l’on mettait sur les récoltes (pour les conserver) provenait de l’endroit même où ces récoltes avaient poussé.

Ceci pour nous faire comprendre que l’humilité (la terre) qui protégera la Thora (les récoltes) devra provenir de la Thora elle-même. Comment s’acquiert-elle ? En étudiant la Thora comme étant la Sagesse de Hachem, comme une connaissance infinie devant laquelle le Juif se sentira tout petit. Si chaque jour de son étude il s’imprègne de l’idée qu’il ne possède qu’une goutte de l’océan, jamais il ne trébuchera.

Gérard Touaty (Actualité Juive hebdo)


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Message estival

Vendredi 04 juillet 2025

Même si je vous donne peu de mes nouvelles, j’avance toujours tranquillement sur mon petit roman, intitulé Une journée ordinaire. Je dis « petit » dans le sens où il est peu bavard en terme de mots : 25 000 mots environ. Il est « terminé » dans le sens où toute la matière est là. Je suis dans la phase où je relis et reprend chaque chapitre plusieurs fois jusqu’à en être (à peu près) satisfait. Peut-être cette phase se terminera-t-elle vers la fin de l’été, peut-être... car je reprends parfois tout du début, quand j’estime « perdre un peu le fil » De plus, le dernier chapitre est à revoir, la fin notamment... Je passe souvent énormément de temps à trouver une fin « pas trop banale ». Bref, beaucoup de cuisine interne !

Bien à vous et en vous souhaitant un bel été (au frais en ce qui me concerne, et dans la mesure du possible),
Paul Jeanzé