Être humain
mardi 16 janvier 2024
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À l’homme de la rueJ’essaye parfois de parler de poésieMais il n’est jamais autant émuQue par les jeux du stade et leur frénésieAu commerçant du coinJ’essaye parfois de troquer quelques versContre une botte de foinHélas seuls l’oseille et le blé ont le goût des affairesAu promeneur du dimancheJe propose une petite nouvelle mélancoliqueIl préfère s’en payer une bonne trancheIl veut du comiqueEt si la veille sa nuit fut blancheLe voilà qui prend tout au tragiqueAu travailleur de la semaineQu’il manie truelle ou d’absitraites représentations conceptuellesBref qu’il soit manuel ou intellectuelRomans et autres récits lui donnent la migraineLa Littérature n’a plus aucune clientèleSeul le divertissement rassemble des millions de fidèlesC’est ainsi…Avec mes contemporainsIl ne se passe plus vraiment rienAlors je dialogue avec de vieux manuscritsLa Torah et les commentaires de RachiEt vous serez certainement un peu surprisAvec des contestataires d’un autre acabitLeconte de Liste le parnassienGaston Coutet le libertaireJehan Rictus et ses pauvres humainsEt puis Prévert qui a toujours la tête en l’airParce que comme lui je n’ai pas grand-chose d’autre à faireEnfin rien d’extraordinaireSinon que d’être humain