LIII
dimanche 23 avril 2023
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Dieu, que la terre est lourde !Que le ciel est haut !Ce sol prêt à craquerFissuréEt dégouttant de fielSe roulant dans sa fangeÉclatant de rireEt de trous,Éclaboussant et tendreOù se mire l’azurLe bleu…Vite, vite, prends-leIl est partiIl n’a laissé qu’une saveur inconnuePourtant… QuelquefoisCette douceur, cette béatitudeToute bleueTu la touches presqueTu la sens proche…Oh ! Oui… je sens son odeurUne odeur de mélancolieDe lavandeEt d’arbres d’avril…Encore un effortTu es à deux pas de la clairièreLes elfes dansent,Les fées lutinent,Les princesses s’étalentDans leur corolleDe gaze transparent…Leurs yeux rêventAux gentils princes,Poètes dans le cœurTroubadours dans l’âme…Elles t’attendentDepuis que tu as vu le jourElles te connaissentSouvent elles ont ouïTa voixSautant des buissons embroussaillésTransperçant l’aubépineD’une blancheur nouvelle…Et toiTu le sais ! …Dieu que la terre est lourde !
Montargis, le 17 avril 1963