La pluie et le beau temps

lundi 14 septembre 2009
par  Paul Jeanzé

Quel être humain n’aimerait pas comprendre le pourquoi du comment ? Moi-même je me suis souvent posé cette question. Sans jamais trouver de réponse.

Je repense souvent à ce petit garçon qui se plante devant sa maman et lui pose sans cesse la même question : « Pourquoi ? »

– « Dis-moi maman, pourquoi il pleut ? »

La mère réfléchit une petite minute et répond, en simplifiant quelque peu :

– Mon chéri, il pleut parce que des nuages se sont formés dans le ciel, que ces nuages contiennent de l’eau qui, à un moment donné, va tomber des nuages ».

Bien entendu, l’enfant ne peut se satisfaire de cette réponse. Alors, il se tourne de nouveau vers sa mère et lui demande encore :

– « Dis-moi maman, comment ils se forment les nuages ? »

La mère réfléchit encore une fois. Bien entendu, il lui serait facile, de par son métier, elle est professeur de physique – chimie, de répondre ainsi : La formation de nuages résulte du refroidissement d’un volume d’air jusqu’à la condensation d’une partie de sa vapeur d’eau. C’est d’ailleurs la définition qui figure dans les cahiers de ses élèves, au lycée agricole dans lequel elle enseigne. D’ailleurs, elle n’aime pas trop cette partie du programme, car la plupart de ses élèves ne s’intéressent pas vraiment à la façon dont les nuages se forment. Eux ne s’intéressent qu’aux conséquences de la pluie sur les champs de maïs de la ferme familiale. Mais, en bonne mère, plus qu’en bonne pédagogue, elle fait cette réponse à son fils :

– Mon chéri, quand le soleil brille dans le ciel, l’eau s’évapore des mers, des arbres, du sol. D’une certaine façon, l’eau monte dans le ciel, et, à un moment, il fait tellement froid que l’eau qui s’évapore se transforme en petits cristaux de glace. Ce sont tous ces petits cristaux de glace qui forment les nuages.

L’enfant réfléchit alors un peu et dit à sa mère :

– « Ah, je crois que j’ai compris ! Et si l’air se réchauffe un peu, alors les petits cristaux de glace fondent et il pleut sur la terre ? »

La mère, émerveillée par les qualités de réflexion de son enfant, lui répond donc :

– Exactement mon chéri, tu as tout compris !

– « Mais maman, pourquoi l’air se réchauffe alors ? »

Malheureusement, il arrive toujours un moment où une mère, même la plus patiente et la plus aimante, se fasse rattraper par le quotidien. Au moment où son fils est venu avec toutes ces questions, elle était en train de faire le repassage. L’eau commençant à manquer dans le réservoir du fer, par un phénomène d’évaporation de la vapeur d’eau, étrange coïncidence, mais également par l’heure tardive, l’incita hélas à mettre un terme à la conversation avec son fils :

– Mais, mon chéri, c’est comme ça ! Et puis, excuse-moi, j’ai encore pas mal de choses à finir avant que nous passions à table. D’ailleurs, veux tu bien m’aider et éteindre sous l’autocuiseur s’il te plaît, mais fais attention de ne pas te brûler !

En regardant cette drôle de casserole, le petit garçon se demande s’il n’existe pas un rapport avec les nuages, les flocons de neige et la vapeur d’eau. Si seulement il pouvait comprendre comment tout cela pouvait bien fonctionner !

Les années passent, le petit garçon grandit, et avec lui grandissent toutes ses questions de petit enfant. Et plus il grandit, et plus il a la tête tournée vers les nuages, car toujours plus grande est en lui l’envie de savoir pourquoi au-dessus de lui, il y a des nuages, et comment ils sont arrivés là. Enfin, un jour, alors qu’il regarde de nouveau les nuages, il prend sa plume et commence à écrire :

J’aime regarder le ciel et les nuages qui y passent. J’aime regarder le soleil qui se couche et qui donne à la terre ces couleurs ocres si particulières. À aucun moment je ne cherche à savoir pourquoi le ciel est bleu et comment se forment les nuages. Où est alors l’essentiel à cet instant ? Quelques moments de contemplation ou la connaissance des mouvements de l’atmosphère ?

En reposant ma plume, j’avais enfin, à quarante ans passés, la réponse à mes questions d’enfant…

Le 14 avril 2009


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Bien à vous,
Paul Jeanzé


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