Terre promise (La)

lundi 28 décembre 2020
par  Paul Jeanzé

Sur la Lune, en l’an 2500...
Sur la surface éclairée, deux Pierrot jouent Au Clair de la Lune sur une guitare et une mandoline...

X : Voilà un air qui vient de loin...
Z : Du fond des âges ! Au Clair de la Lune.
X : Il vient bien de quelque part, tout de même ?
Z : Oui ! D’en bas !
X : D’où ?
Z : De la Terre !
X : Je sais. Il aurait été transmis de la Terre à la Lune.
Z : Et retransmis de bouche à oreille, oui !
X : Encore cette croyance ?
Z : Et pourquoi pas ?
X : Alors tu crois, toi, qu’un jour le fils de l’homme est monté dans la Lune ?
Z : Oui, mon vieux ! Il est tapé à la machine que l’homme, après avoir décomposé le Ciel et la Terre, est monté dans la Lune sous la forme d’une fusée !
X : Alors, nous descendrions d’une fusée ?
Z : Non ! Nous descendrions du fils de l’homme : c’est l’homme qui serait descendu de la fusée !
X : Et il serait reparti sur la Terre ?
Z : Oui ! Après sa mort ! Nous, lorsque nous mourrons, nous y retournerons aussi !
X : Où as-tu vu ça, toi ?
Z : C’est tapé à la machine !
X : S’il est tapé à la machine qu’il faille attendre d’être mort pour retourner sur la Terre, c’est décourageant !
Z : C’est plein d’espérance au contraire, c’est la Terre promise !
X : La Terre promise ?
Z : Le Paradis perdu, si tu préfères !
X : Pourquoi le fils de l’homme serait-il venu ici, sur la Lune, où il n’y a rien... alors
que sur la Terre, paraît-il, c’est le Paradis ?
Z : Il en a été chassé !
X : Par qui ?
Z : Par un courroux nucléaire !
X : ???
Z : Une erreur de bouton, semble-t-il !
X : Nom d’un pétard !
Z : Du moins, c’est ce qui est tapé à la machine !
X : Et tu y crois ?
Z : J’y crois !
X : Eh bien, moi, je crois à la Lune, un point c’est tout !
Z : Et si pourtant c’était vrai, s’il y avait quelqu’un en bas ?
X : Ah ! (Se reprenant :) Mais... nom d’une fusée !
Z : Ne jure pas !
X : Mais nom d’un pétard ! S’il y avait quelqu’un en bas... bougre de terre à terre !
Tu crois qu’il nous laisserait rêvasser ici, comme des damnés ? Il nous ferait signe !
Z : Et les phénomènes extra-lunaires ?
X : Quels phénomènes ?
Z : C’est la petite Jeannette qui entend des voix et qui prétend que ces voix lui
parviennent d’outre-tombe !
X : D’outre-tombe ?
Z : D’en bas, quoi !
X : Et que disent ces voix ?
Z : Five, four, three, two, one, go !
X : C’est beau !
Z : Quand j’entends cela... je ressens là (il se touche la poitrine) comme un choc !
Five ! Four ! Three ! Two ! One ! Go !
X : C’est drôle (rêveur), ça me rappelle quelque chose !
Z : A toi aussi ?
X : Oui... attends... Ah... c’est confus... c’est loin... loin... comme une impression...
Go !... Go home !
Z : ... Qu’est-ce que tu dis ?
X : (surpris et répétant :) Go home !
Z : Où as-tu appris ça ?
X : Je ne sais pas !
Z : C’est tapé à la machine, ça !
X : Tu es sûr ?
Z : Go home ! (Evidence.) Le retour à la Terre promise !!!
X : J’en ai des frissons !
Z : D’ailleurs, si on réfléchit bien, Au Clair de la Lune, ça ne peut venir que d’en bas !
X : Alors, la Terre, ce serait...?
Z : Notre mère !


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Des Poézies qui repartent dans le bon sens

Dimanche 16 juin 2024

Nous voici arrivés au mois de juin et je m’apprête à prendre mes quartiers d’été dans un lieu calme où j’espère ne pas retrouver une forme olympique. Sans doute ne serai-je pas le seul à me retrouver à contresens ; si vous deviez vous sentir dans un état d’esprit similaire, je vous invite à lire les poézies de ce début d’année 2024.

Bien à vous,
Paul Jeanzé