La saison désastre (2016)

Cher Arthur,
J’étais bien trop sérieux quand j’avais dix-sept ans.
Monsieur Rimbaud,
L’humanité devrait prendre ses poètes plus souvent au sérieux.
Articles publiés dans cette rubrique
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La genèse du cancre
Il aimait feuilleter les poèmes de tous ceux
Dont les mots si légers et si irrévérencieux
L’envoyaient voyager tout là-haut dans les cieux
C’est là qu’il vit passer sous ses yeux malicieux
Une idée un peu folle
Qui avait fui l’école
Une idée saugrenue
Qui voltigeait vers les nues
Il (…)
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Vers à pied
Tous les matins en se levant On devrait lire un ver ou deux Et ainsi partir du bon pied
Tous les matins en se levant On devrait dire une courte prière Pour nos peurs laisser de côté
Tous les matins en se levant On devrait laisser sa colère Se rendormir sur l’oreiller
Tous les matins en se (…)
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Dérapage
Alors que je marchais tranquillement au milieu de l’étang Une porte venue du Ciel assurément Vint se planter par-devant moi, et vlan !
J’aurais pu glisser sur le côté Faire une pirouette une marche arrière La contourner en sifflotant Mais préférant me confronter à la réalité Je choisis (…)
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Que reste-t-il ?
Que reste-t-il de cette chanson
Que nous chantions à l’unisson ?
Une vielle rengaine ?
Quelques « je t’aime » ?
Que reste-t-il des gens célèbres
Une fois qu’ils ont quitté la scène ?
Sont-ils heureux ?
Ou infidèles ?
Que reste-t-il des souvenirs
Qui s’accumulent bien avant l’heure ? (…)
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Joyeux Noël et bonne année !
Noël est à peine terminé Que déjà les cadavres des sapins abandonnés envahissent la chaussée Sera-t-il encor là à Pâques ou à la Trinité Nordmann le sapin de Crimée La tête au pied décapité ?
Au moment de l’orgie du réveillon Alors que tes pauvres branches enguirlandées Ployaient au point même (…)
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Quand la justice ferma les yeux
Pour espérer faire pencher la balance en sa faveur Il faut toujours avoir sur soi et dans ses poches Quelques arguments de poids Des poids lourds marqués au fer rouge Brûlant tout sur leur passage Laissant ainsi place nette à la manipulation des masses Car ici-bas la légèreté n’est pas de mise (…)
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Inconnu et disparus
Voici que les derniers grands auteurs de la littérature française quittent le monde des vivants, et je pleure…
Je pleure car aujourd’hui il m’est interdit de prendre la relève J’enrage d’être cet auteur inconnu Négligé des éditeurs Pour la simple raison que sa belle-sœur Pour le monde du (…)
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La saison désastre
Il fut un temps Même par beau temps Il pleuvait sur la ville Et pleurait alors le cœur du poète
Il est un temps Aujourd’hui maintenant Un temps aride aux saisons infertiles Un ciel jaune dépourvu de nuages Un ciel sombre sans oiseaux ni orages Un ciel blanc où plus rien n’y est clair Un ciel (…)
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La pêche aux sons
Quand le moral est au beau fixe
La morale court un très gros risque
Dans une chorale chante un gros cuistre
C’est vrai, c’est juste, il sonne faux
Près du corail dort l’écrevisse
Un gouvernail, un frêle esquif
Le portail couine, il manque une vis
À moi aussi, dans mon cerveau
Le (…)
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À bientôt mon amour
Ne pas nommer les choses
N’enlève en rien les malheurs de ce monde
Pire, c’est un cancer qui ronge
Celui qui n’ose pas le dire
Et celle qui a peur de l’entendre
Mon amour…
Je vais mourir…
Je vais partir…
Même toi ne saurais ma vie retenir…
Je le sais que trop bien mon aimé
Viens dans (…)