XXXI
dimanche 23 avril 2023
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Oh ! Vieux con de …coComme prénom, MarcoTu aurais pu avoirÀ ta naissance « À boire »Criais-tu… Et ceciTu le répètes, deciDelà ; tu as trouvéCes deux mots excellents ;Par eux, tu sais jurer.« À boire… À boire… »Un pantin, disloqué,Voilà, tout ce que t’es.Bouteille, à la merJetée, sans père, ni mère,Tu erres sur l’OcéanVaste, froid, indécent,Sans pouvoir accosterQuelque rivage, etAccueillant, et fertile.Une jolie petite îleS’était, pourtant, offerteÀ toi ; trop verte,Trop pure, trop fragile,C’était une belle île.Dans tes grosses paluchesDe laboureur : une mouchePerdue dans une toileD’araignée, pleine de poilsDe ce genre d’araignéeGrosse, velue, tarée,Qui apeure les enfants,Gros monstre malveillant :Une pomme, sur une poire,Fruits périssables plusQue tout autre. « À boire,À boire ! » demandais-tu.Masse ronde et informeQui dépasse les bornes ;Guignol, qui distrait tonEntourage ; pauvre conSadique, obsédé…Bouteille… maintenantTu n’es plus qu’une épave,Dans les mers s’enfonçant.Tu crachotes, tu baves,Essais vains, pour surnagerMoustique, dans du laitTombé, qui se défendVainement, devantLa société, narquoise,Qui te cherche noise.Quand seras-tu pourri ?