L’obscurité (ou comment sortir de son histoire)

mardi 1er avril 2014
par  Paul Jeanzé

Plus rien ne pénétrait de l’extérieur par la porte-fenêtre. L’obscurité avait complètement recouvert la nuit, la rendant encore plus sombre que le gris noir auquel on commence à s’habituer après les quelques instants de surprise nécessaires à nos yeux pour s’accoutumer à ces atmosphères de sortie d’un long cauchemar. Les ténèbres étaient telles que je ne savais pas comment me sortir de cette histoire. Peut-être parce que cela n’est jamais vraiment nous qui en sortons. Ni vous. Ni moi. Peut-être parce que l’on n’en sort jamais et qu’elle continue à nous poursuivre malgré nos efforts incessants pour l’oublier. Peut-être ne devons-nous pas l’oublier cette histoire, mais apprendre à nous en servir au mieux pour construire une autre histoire, celle à venir. Mais à force de ne pas oublier, n’allons-nous pas nous retrouver à continuellement vivre dans notre passé ?

Je m’arrêtais un instant. Mais qu’étais-je en train de raconter ? J’avais tout à coup l’impression d’aligner de vieux poncifs que certains publicitaires du moment n’hésiteraient pas à nous transformer en slogan tout juste bon à nous faire acheter notre propre raison de vivre. De la même façon que je commençais à me sentir prisonnier derrière ma porte‑fenêtre, de la même façon que je commençais à voir la fin me rattraper sans la moindre idée de la façon dont j’allais pouvoir la terminer, il me semblait qu’il m’était impossible de continuer tant j’avais peur de me laisser rattraper par la noirceur d’un passé trop douloureux. La nuit était trop avancée pour me laisser ne serait-ce qu’un soupçon de lucidité. Je restais donc là, immobile, sans savoir que faire de toutes ces paperasses.


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Même si je vous donne peu de mes nouvelles, j’avance toujours tranquillement sur mon petit roman, intitulé Une journée ordinaire. Je dis « petit » dans le sens où il est peu bavard en terme de mots : 25 000 mots environ. Il est « terminé »... enfin, toute la matière est là. Je suis dans la phase où je relis et reprend chaque chapitre plusieurs fois jusqu’à en être (à peu près) satisfait. Peut-être cette phase se terminera-t-elle vers la fin de l’été, peut-être... car je reprends parfois tout du début, quand j’estime « perdre un peu le fil » De plus, le dernier chapitre est à revoir, la fin notamment... Je passe souvent énormément de temps à tenter de trouver une fin « pas trop banale ». Bref, beaucoup de cuisine interne !

Bien à vous et en vous souhaitant un bel été (au frais en ce qui me concerne),
Paul Jeanzé


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