Pour une chanson
par
Jean Ferrat ne chantait pas pour passer le temps
Des cerises sanglantes à l’ombre de Clément
La commune de Paris aime à crier son nom
Il n’y avait que Ferré pour pleurer cette chanson
Ils sont où nos poètes ?
Nos chanteurs engagés
Ceux qui chantaient la France
Et la faisaient danser
Autour d’un hexagone amoureux de Paname
Et l’histoire balbutie tout en séchant ses larmes
De la butte rouge au p’tit bal du sam’di soir
Pierrot quitte Paris la voix dans le brouillard
Ils sont où nos poètes ?
Nos chanteurs énervés
Ceux qui crachaient la France
À trop vouloir l’aimer
C’est peut-être Leprest, aujourd’hui disparu
« Dans son plus beau posthume, pacifiste inconnu »
Jamais on le saura, pauvre voix fatiguée
Pour toutes ces causes perdues d’avoir trop lutté
Ils sont où nos poètes ?
Nos chanteurs envolés
Ceux qui aimaient la France
Mais qu’elle a oublié