Et la chorale s’emballe
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Les chorales, cela me laisse sans voix. D’ailleurs, c’est mieux ainsi. Imaginez que ce soit elles qui restent sans voix ! Remarquez, sans voie, il y a peu de risque de dérailler sa mélodie.
Dans les chorales, ça manque souvent de basses. Et ça, c’est très grave ! Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le chef de chœur. Le chef de cœur, c’est un petit bonhomme avec un chœur gros comme ça ! Le chef de chœur, il doit souvent couper son cœur en quatre, entre les sopranes hauts, l’halte au feu et le baryténor. Enfin, en trois devrais-je dire, vu qu’il n’y a jamais de basses dans les chorales. C’est pour cette raison que l’on a inventé le gravoténor, qui chante d’une voix tellement basse que l’on ne l’entend même pas. Du coup, cela ne change pas grand-chose au fond du problème. Alors on a inventé le ténor grave supérieur qui lui passe son temps à siffler du bon vin. Mais entre siffler un air et siffler une bouteille, il y a une différence ! On peut siffler un air avec des Do, des Ré, des Mi, des Fa, des Sol, des La. Et cela reste très sensé sans Si, alors que dans la bouteille, on ne peut mettre que des Si. Mais attention ! si l’on tente d’y mettre des gros Si, hé bien ça ne rentre pas !
Diriger une chorale pour un chef de chœur, c’est un peu comme souffler dans une bouteille jetée à la mer…