Ekev - La Thora d’Hachem est intègre, elle ranime l’être.
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« Et maintenant, Israël, qu’est-ce qu’Hachem ton Roi demande de toi, si ce n’est de craindre Hachem ton Roi, de marcher en toutes Ses voies et de l’aimer et de servir Hachem ton Roi de tout ton cœur et de tout ton être. De garder les mitzvoth d’Hachem et Ses statuts que moi je t’ordonne aujourd’hui pour ton bien. »
(Devarim - X, 12-13)
L’expression « si ce n’est » a un sens réducteur : pas plus que cela ! Or, la crainte de Hachem est-elle vraiment une si petite chose, facile à réaliser ? Marcher en Ses voies, Le servir de tout son cœur et de tout son être, de garder les préceptes et aussi les statuts, est-ce vraiment si peu ? C’est au contraire une tâche immense ! Un programme d’une ampleur phénoménale ! L’examen du verset permet de mettre deux réponses en évidence :
- Les derniers mots du passage cité, « pour ton bien », sont la première clé. Si tu comprends que tout ce qu’Hachem te demande c’est dans ton intérêt, que tu obtiens le bonheur d’être grâce à la réalisation de la Thora et des mitzvoth par crainte et par amour, alors tout cela cesse d’être difficile.
- Les versets insistent sur le mot « tout » : marcher en toutes Ses voies, Le servir de tout cœur et de tout l’être, craindre et aimer, garder les préceptes et aussi les statuts. La Thora nous fait entrevoir la problématique des approches partielles. Lorsqu’on perd la perspective d’ensemble, la dimension du tout où les contraires se réconcilient et où les parties se complètent harmonieusement, les bribes et les fragments peuvent être difficiles à vivre, sembler privés de sens, voire absurdes.
Un judaïsme qui ne serait que crainte serait effrayant et s’il n’était qu’amour les limites du bien et du mal deviendraient dangereusement floues ; s’il n’y a que des préceptes accessibles à la raison on risque de croire orgueilleusement que tout dépend de notre seule compréhension et s’il n’y a que des statuts qui « dépassent l’entendement », s’impose le sentiment de l’absurde ou de la pensée magique.
Mais lorsque tout est là, que rien ne manque, alors il s’agit d’une Thora harmonieuse qui permet à l’homme d’être soi-même, autonome et aussi associé à une entreprise qui le dépasse et l’accomplit. Les préceptes répondent aux interrogations de la raison et les statuts nourrissent l’être profond. Toutes les dimensions de la personne y trouvent leur compte, que ce soient les sentiments, le besoin de s’affirmer et celui de faire montre d’abnégation, le besoin de comprendre et le besoin de faire confiance. Seule la perspective d’ensemble peut avoir cet effet. Quand nous prenons conscience du fait que la Thora d’Hachem est intègre, que rien n’y manque et que rien n’est en trop, nous ne pouvons qu’acquiescer : vivre une vie de Thora, ce n’est vraiment pas difficile ! Au contraire, c’est gratifiant, tant pour l’esprit que pour le corps, tant pour l’âme que pour l’intellect.
Quand la Thora d’Hachem est intègre, elle ranime l’être et nous redonne le goût et la joie de vivre.